Son cercueil de
plomb, tel un récif, me lacère le flanc. Mon corps ainsi éventré – d'abord
léger et aérien – s'imbibe d'une marée inattendue de mots. Solitaires fous qui
m'emmêlent, me martèlent le cerveau. Le désordonnent, le vident de sa raison
alors corps spongieux, hideux. Ou en bancs plus ordonnés, virevoltant en de
larges mouvements d'ailes, affolés.
A la surface, du
rivage où ils se tiennent – attristés du malheur qui me frappe de stupeur – un
Maki ou un Farid, deux enfants encore et même une mère observent – horrifiés –
cette lente descente vers les Enfers. Quelque bouillonnement à la surface
habituellement si sereine les surprend encore mais tous manquent d'expériences
à me secourir. Mais peut-être ne le veulent-ils pas ? Peut-être s'en
tiennent-ils à une règle élémentaire de survie – de peur que je ne les entraine
dans mon naufrage ?
Au fond d'un océan
d'absurdité, tous ces morts me surprennent encore par leur jeunesse.
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