
Cinq
semaines plus tard, j'ai pris un long week-end et je suis descendu sur
Saint-Nazaire. Je n'avais que quatre jours de vacances. Le second jour,
on s'est revu sur un parking désert, face à l'océan. Il m'a posé une
simple question : « Tu savais que tu étais séropo quand on s'est
rencontré à Pâques ? » Et je n'ai pu répondre que non...en ajoutant
toutefois que je me doutais de quelque chose, ce qui explique mon
insistance à vouloir mettre un préservatif... Sa réaction à ma longue
réponse fut un simple : « Bon. » Posé. Calme. Serein. J'étais dans le
même état, bizarrement, pas du tout stressé. On ne s'est pas revu du
week-end. Il a prétexté je-ne-sais-plus quelle obligation familiale,
comme quoi un cousin de Paris débarquait chez lui à l'improviste. Bref,
le motif bidon mais je ne pouvais pas lui en vouloir. J'attendais et je
savais qu'il avait besoin de temps pour réfléchir sa réponse.
Quinze
ans avant, j'avais pris mes jambes à mon cou. Lui au moins était resté
calme. Cela me laissait un petit espoir, après tout. Il lui a fallu deux
mois pour m'apporter une réponse...
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