« Qu’elle
ose te toucher, tiens… » Ainsi menaça Maki l’autre jour, en
plaisantant. Cette boutade cachait mal une inquiétude grandissante : une
amie de longue date a refait surface en avril, nous nous étions promis
un restaurant, en tout bien tout honneur. Soirée programmée samedi
dernier. Plus le week-end approchait, plus Maki noyait mon portable de
messages. Sa manière à lui de conjurer un sort qu’il devinait funeste
pour son mec.
C’est
la première fois qu’un être humain – intime de surcroît – s’inquiète à
ce point d'un danger par moi encouru. Et cette sollicitude me laisse
perplexe. Enfant – à l’exception de ma grand-mère maternelle – le
premier, le second et toutes les autres cercles de ma famille jouaient
plutôt l’indifférence à mon égard. Personne ne se préoccupait des soucis
obstruant les chemins que j’empruntais.
Par
manque d’habitude, un tel regard prévenant sur ma personne m’agace tout
d’abord. M’inquiète ensuite. Pour finir plein d’angoisses. Et il lui en
a fallu, des tonnes d’explications – en long, large et travers – pour
m’expliquer qu’il soulignait ainsi les liens ténus, aussi solides qu’un
fil d’araignée, qui nous lient l’un à l’autre.
Finalement, cette soirée idiote a été reportée.
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