mardi 20 septembre 2011

02 - Insomnies


32 - InsomniesPeu à peu une certaine fébrilité s'immisce en moi à la tombée de la nuit. Mon sommeil gagne une lutte dont je n'ai pas démérité. Assez vite – au bout de trois ou quatre heures – je reprends le dessus. Mes nuits sont un combat de titans stratèges, que j'affronte. Mon lit, leur champ de bataille.

Ces sommeils de courte durée me laisse hagard au sein de ces nuits désertiques, arides où j'erre, solitaire, parmi des dunes sablonneuses, sourd aux lointains échos de la bataille qui se livre, sans doute, là-bas. Soudain la journée écoulée – tel un séisme – me déséquilibre.
32 - Insomnies
Tandis que ma mémoire résiste, une vague géante obstrue l'horizon, qui rend l'espoir vain : le jaune éclatant du sable vire au gris désespérant. Les évènements de cette journée déferlent, se répandent, s'insinuent finement dans tous les plis de ma mémoire. Ou les plis de mes draps ? Car tout se mêle dans cette aurore incertaine où se dénoue un tragique destin, à n'en pas douter.


32 - Insomnies
Durant ces longues attentes de l'aube, la tranquille surface de mes souvenirs se ride. De lointains passés remontent qui cherchent fébrilement à la lumière du jour un sens. Telles ces bulles libérées de la vase, Farid est venu subrepticement troubler ma paisible mare. Son errance a duré si longtemps – 15 ans presque – que le courage m'a manqué, hier, de lui fermer mon cœur.

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