Peu
à peu, les nuits s'allongent, se pénibilisent. Les jours se
cauchemardent. La solitude ronge. Les enfants manquent, l'amour manque,
le sexe manque. Une présence manque. L'absence envahit un quotidien
vide.
Un
soir, face à une assiette seule sur la seule table dans la cuisine
seule, je me sens seul. Au delà du mur, une fille-mère maltraite son
innocent bébé hurlant. Elle se venge de l'indignité de la vie. Le vieux
voisin augmente le son de sa télé pour couvrir les cris déchirants.
Malgré plusieurs signalements, personne n'a réagi. Tant pis. Absurde vie
quotidienne en H.L.M.
Ce soir-là, les yeux me piquent. Allongé sur le sol froid, tout me paraît vain. Le chien qui me tient chaud le long des jambes, lève son regard bleuté dans le mien, étonné du bruit : des sanglots me donnent un semblant de vie.
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