jeudi 7 juin 2012

29 – 隔膜 Malentendu (partie 2/3) : La montre

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Le temps ne me soucie vraiment pas. Le présent, parfois parcouru d'un frisson nostalgique, se suffit à lui-même. Le premier vrai miracle consistant à le vivre tel. Aussi cette montre à mon poignet... Peut-être ? Depuis, le temps – devenu corps mort – se liquéfie. Chaque chose, avant si précieuse, témoin d'une Vie illogique, devient inutile, absurde. Aussi cette montre...p222



M'aimes-tu ? La question paraît pourtant si simple, naturelle. Une réponse alambiquée ne s'imposait pas. La logique aurait voulu un « oui » voire un « non ». Aussi ce « peut-être » s'est avéré singulièrement dévastateur. Peut-être quoi ? Peut-être tu m'aimes ? Peut-être tu ne m'aimes plus ? Peut-être tu ne m'as jamais aimé ? Le doute, curare instillé par cette réponse sibylline, me paralyse.

Le temps se déstructure. Tout glisse. Et je regarde sans les voir, les choses se produire, indifférent au quotidien. Aussi, pour lui rendre une adhérence, la montre s'est imposée. Du moins permet-elle de l'ossifier, de le rendre consistant.
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