Le
temps ne me soucie vraiment pas. Le présent, parfois parcouru d'un
frisson nostalgique, se suffit à lui-même. Le premier vrai miracle
consistant à le vivre tel. Aussi cette montre à mon poignet...
Peut-être ? Depuis, le temps – devenu corps mort – se liquéfie. Chaque
chose, avant si précieuse, témoin d'une Vie illogique, devient inutile,
absurde. Aussi cette montre...

M'aimes-tu ?
La question paraît pourtant si simple, naturelle. Une réponse
alambiquée ne s'imposait pas. La logique aurait voulu un « oui » voire
un « non ». Aussi ce « peut-être » s'est avéré singulièrement
dévastateur. Peut-être quoi ? Peut-être tu m'aimes ? Peut-être tu ne
m'aimes plus ? Peut-être tu ne m'as jamais aimé ? Le doute, curare
instillé par cette réponse sibylline, me paralyse.
Le
temps se déstructure. Tout glisse. Et je regarde sans les voir, les
choses se produire, indifférent au quotidien. Aussi, pour lui rendre une
adhérence, la montre s'est imposée. Du moins permet-elle de l'ossifier,
de le rendre consistant.
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