Le
flot me porte ou est-ce moi qui navigue parmi eux ? Les gens
déambulent, rient, se parlent au sein de grappes grouillantes. Les
chariots encombrent la galerie marchande. Des éclats de voix, des
visages avenants, étranges, singuliers, tous pareils. Incompréhensibles.
Tout cela n'a vraiment aucun sens.
Alors
je stoppe tout : acheter, me nourrir, me distraire. A quoi bon tout
ça ? La saveur peu à peu disparait. Mon chariot bloque le flot. Ils
râlent mais je m'en fous. Plus rien ne m'atteint puisque plus rien ne
m'importe. Flotter, planer, s'isoler.
Salvatrice
stupeur paralysant la réalité, du coup indolore. Mon regard se vide,
s'éteint. Du moins je le veux ainsi. Il semble que la noyade soit
évitable si je bloque l'extérieur. Regarder, ne rien voir. Entendre, ne
rien comprendre. Ils ne sont qu'une façade ridicule. Des larmes viennent
troubler ma vue.
Être nerveux encore après la terreur peut se dire [jīng hún wèi dìng] en Chinois :
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